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Ét le quatorzième jour de février ensuivant, audit an mil six cent «oixante-douze, avant midi, sur les onze heures du matin, au mandement de ladite damoiselle Madeleine Béjard, les notaires soussignés se sont transportés en la maison où elle demeure, déclarée en son testament devant écrit, auquel lieu étant, elle a, par forme de codicile, fait dicter et nommer auxdits notaires ce qui ensuit : Savoir est qu'elle nomme pour exécuteur de sondit testament Me Charles Cardé, trésorier de la chancellerie de Paris, au lieu du sieur de Châteaufort y nommé, quelle révoque pour exécuteur dudit testament; et outre qu'elle dispense ladite damoiselle Grésinde Béjard, sa sœur, nommée audit testament, de l'emploi en œuvres pies de l'usufruit dont elle avoit laissé la disposition à ladite damoiselle par sondit testament, voulant que ladite damoiselle Grésinde Béjard puisse disposer dudit usufruit à sa volonté, lui en faisant don et legs à cet effet par ces présentes, sans aucune charge, et pour ses affaires et besoins, et qu'elle le reçoive sous ses seules quittances ; ne demande plus que ledit sieur Cardé * donne son avis pour les acquisitions qui seront faites au desir dudit testament et que rien ne s'y fasse que par son conseil; entendant au surplus que sondit testament sorte som effet, lecture lui en ayant été faite par Tun desdits notaires, Pautré présent. Ce fut ainsi fait, dicté et nommé par ladite testatrice auxdits notaires, et à elle par l'un d'eux, l' autre présent, lu et relu en une chambre sur le devant, au quatrième étage, où elle est au lit malade, les jour et an susdits, et a signé :
M. Beiàrt*.
Et depuis ladite damoiselle auroit déclaré ne pouvoir mieux signer ni parapher, attendu l'extrême maladie où elle est, et notamment que sa vue est affoiblie.
Ogier. Moufle.
Et après ledit codicile ainsi fait et signé, ladite damoiselle Madeleine Béjard auroit encore à l'instant requis lecture lui être d'abondance faite de sondit testament et dudit codicile; ce qu'ayant été fait-elle auroit reconnu que, par inadvertance, on y auroit écrit et mis Ies mots : « Madeleine-Esprit Béjard » en un endroit dudit testament, et en un autre : « depuis ladite Grésinde Béjard décédée, » ce qui a été fait par inadvertance, en sorte qu'au lieu desdits mots : « Madeleine-Esprit Béjard » au premier endroit, qui sont les deux derniers mots de la troisième ligne et le premier mot de la quatrième
l'article qui suit le codicile du 14 février indique que ces noms doivent être remplacés par ceux de Madeleine-Esprit Poquelin.
1. Il Taut sans doute lire Mignard au lieu de Cardé.
2. Cette signature est presque illisible.
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